La génération Z ou Gen Z est la génération des personnes nées entre 1997 et 2010. Elle est définie comme une génération née à une époque où les communications numériques étaient déjà solidement ancrées dans la société. 

À l’origine de cette série, une expérience personnelle profondément marquante : il y a près de deux ans, la révélation de la non-binarité de mon enfant de 14 ans. 

Je decide alors de commencer une série de portraits de cette génération Z, aussi exhaustive que possible, pour comprendre avec une approche sociologique la vision et le vécu de cette génération sur les questions d’identité, de genre, de rapport à l’image. Les premiers qui posent, diffusent l’information sur les réseaux, les connexions se forment, les séances s’enchaînent rapidement. Pas de sélection, tous ceux qui souhaitent poser sont bienvenus. Une seule règle : avoir entre 13 et 19 ans. L’élargissement rapide du panel à tous les styles, toutes les origines et tous les milieux sociaux se fait naturellement. 

Cependant, pour un homme de mon âge, les questions liées au genre et à la transidentité se posent comme centrales, car totalement déroutantes pour ma génération, et tellement naturelles pour eux. Dans cette série, il n’y a pas de frontière entre les genres, ces adolescents nous montrent un chemin nouveau, une nouvelle façon d’appréhender la question. C’est pourquoi, dans l’exposition, j’envisage les photos sans titres, sans les prénoms, avec seulement des visages. J’ai été surpris de voir le contraste entre la bienveillance de ces ados envers moi, boomer hétéro-cis de base, et les réactions passionnées, parfois hostiles, que les photos déclenchent auprès de la génération de leurs parents.

Déboussolé puis séduit par la candeur visionnaire de cette génération, leur acceptation de l’autre, leur amour pour la diversité, je voulais témoigner à travers ces photos de la richesse de ces quelques 200 rencontres, rétablir le dialogue et contribuer à recréer un lien sociétal distendu par l’incompréhension.

Stéphane Coutelle